Outlast

outlast_jaquette
7 Note Globale
jeuxvideo.com: 8/10
IGN: 7/10
Gamekult: 6/10

Ambiance excellente. Design réussi. Aucun temps de chargement pour une immersion totale. Une gigantesque partie de cache-cache. Utilisation intéressante du caméscope. Gameplay simple et parfaitement adapté au concept. Du pur survival-horror. Bande-son travaillée. Fin qui peut surprendre en bien (c'est mon cas)...

… comme en mal. IA des ennemis perfectible. Concept tournant rapidement en rond. Progression trop homogène. Durée de vie un peu courte (environ 6 heures).

Infos Jeu

NOM DE JEU : Outlast

DEVELOPPER(S) : Red Barrels

PLATFORME(S) : PC, PS4

TYPE(S) : Survival-horror

DATE DE SORTIE : 4 septembre 2013

Si le principe du found footage a été popularisé au cinéma avec Le Projet Blair Witch, il est depuis devenu une valeur sûre de l’horreur cinématographique avec des titres tels Paranormal Activity, [REC], Apollo 18, etc. Si ce genre est ici évoqué, c’est tout simplement parce que Outlast en reprend nombre de codes en les transposant avec une véritable aisance dans un univers de pixels placé sous le signe de la fuite.

Outlast Outlast

Grave Encounters 3

Si toute la production horrifique outre-Atlantique n’arrive malheureusement pas à franchir nos contrées, on peut parfois se poser des questions quant à la distribution de tel ou tel titre dans l’Hexagone. Ainsi, si nous avons accueilli en France le pitoyable Direct to DVD, Episode 50, l’excellent Grave Encounters des Vicious Brothers n’a jamais eu droit à une sortie de par chez nous. Frustrant, puisque bien que le pitch de départ soit grosso modo le même (une équipe de télévision venant filmer des phénomènes paranormaux dans un ancien hôpital psychiatrique), là où le premier film se plante sur toute la ligne, le second réussit à distiller un climat malsain et flippant grâce à plusieurs idées scénaristiques et de mise en scène astucieuses. Si je me permets d’évoquer ces deux films, c’est tout simplement parce que Outlast est une sorte de pendant vidéoludique (et beaucoup plus gore) à Grave Encounters à ceci près que ce n’est plus une équipe entière qui investit un asile désaffecté mais un seul reporter à la recherche d’un scoop croustillant.

88 Miles à l’heure

Miles Upshur est un journaliste d’investigation et lorsqu’il apprend un jour que des expériences peu catholiques auraient eu lieu dans l’asile de Mount Massive, il ne se fait pas prier pour aller mener l’enquête. Ainsi, si toute personne sensée aurait pris la poudre d’escampette à peine arrivé devant la bâtisse, aussi engageante que la Maison du Diable, Miles décide au contraire de braver sa peur et d’y pénétrer. Ce faisant, les mécaniques de jeu se mettent alors rapidement en place. Le gameplay opte pour une vue subjective et un panel d’actions plutôt limité permettant de sauter, se hisser, s’accroupir et de courir, élément central du jeu. En effet, Outlast choisit, tout comme Amnesia, un héros qui n’a rien de super. Upshur est vulnérable et ne se fera donc jamais prier pour fuir dès qu’il verra la bobine outrageusement ravagée des quelques pensionnaires peuplant l’asile. De fait, on se retrouve à l’intérieur d’une aventure se nourrissant de l’essence même du survival-horror : la survie. Ici, pas question d’armes à feu, ni d’armes tout court, vous n’aurez que votre caméscope dont la vision de nuit vous servira à voir dans le noir et à débloquer quelques notes personnelles. Car oui, il ne sera pas question de se servir tout du long de ladite caméra requérant des piles pour fonctionner.

Vous n’avez pas peur du noir ?

Outlast 200x94 OutlastEn somme, on retrouve une idée propre à pas mal de jeux du genre (Doom 3, F.E.A.R.) voulant que l’effroi naisse des zones d’ombre que seule une source lumineuse limitée peut révéler. Si ceci pourra agacer (rarement des piles se sont déchargées aussi prestement), l’idée accentue la tension inhérente à l’aventure synonyme de partie de cache-cache. Ainsi, s’il sera bien question à quelques endroits d’agiter sa souris afin de se débarrasser de l’étreinte d’un patient un peu trop collant, vous devrez dans 99 % des cas courir pour échapper aux ennemis. Bonne pioche puisque grâce un level design réussi et des «missions» nous demandant de crapahuter dans une section de l’asile, il faudra constamment se cacher (dans un casier, sous un plumard), jeter un coup d’oeil dans l’angle d’un couloir, ou derrière soi lors d’une course-poursuite, pour vérifier que notre poursuivant n’est pas sur nos talons. Toutefois, on note quelques bémols dans la progression. Par exemple, nos objectifs seront très souvent basés sur trois items à récupérer et à ramener à un endroit donné, ceci amenant alors des mécaniques faisant intervenir à un instant T différents ennemis à éviter. Parfaitement huilé mais trop prévisible. De plus, si les créatures plus évoluées ne se priveront pas d’ouvrir des armoires ou de regarder sous les lits, on constate rapidement que leurs investigations ne sont pas vraiment poussées. Peu crédible même si cela ne dessert pas vraiment le jeu qui propose également quelques passages beaucoup plus haletants dans la veine de ceux qu’on trouvait dans Dark Corners of the Earth. Il sera alors question de fuir et surtout de bloquer l’avancée de nos poursuivants en poussant de lourds objets contre des portes. Contrastant avec une progression plus prudente, ces passages s’avèrent malheureusement peu exploités.

Quand il n’y aura plus de place en enfer…

Outlast 2 200x125 OutlastAu final, bien que Outlast troque son originalité contre plusieurs idées empruntées aux univers cinématographique et vidéoludique, le résultat est pour le moins excitant sans être parfait. En effet, le concept tourne quelque peu en rond, ceci minimisant d’autant plus l’effet de surprise. Dans le même ordre d’idées, si quelques jump scares remplissent bien leur office, ces derniers ont tendance à se ressembler d’un «acte» à l’autre. Pour autant, ils sont loin d’être surexploités, ce qui accroît leur impact malgré le problème cité juste au-dessus. De plus, Outlast se repose également sur une ambiance sonore très efficace et un scénario intéressant à défaut d’être innovant, dernière partie comprise, plus originale mais évoquant par certains côtés plusieurs épisodes de l’une des plus grosses sagas du genre. Quoi qu’il en soit, le résultat final se montre à la hauteur d’autant que les hommages disséminés ici et là sont intelligents et savoureux. Du coup, on regrettera que l’aventure se boucle en plus ou moins sept heures de jeu et que la rejouabilité soit forcément réduite. Qu’à cela ne tienne, Red Barrels signe ici un excellent produit en prouvant, après Amnesia et Penumbra, que le pur survival-horror a encore de très beaux jours, et de très belles nuits, devant lui. Certains devraient en prendre de la graine…

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Author: Leguedric View all posts by
Administrateur Scandalz.